Atlas historique de la province de Languedoc

Sous la direction d’Élie Pélaquier
elie.pelaquier@univ-montp3.fr

C.N.R.S.
C.R.I.S.E.S.
Centre de Recherches Interdisciplinaires en Sciences humaines et Sociales
Université Paul-Valéry Montpellier III

Consultation de l’Atlas →

 

À la mémoire d’Anne Blanchard

Présentation :

L’Atlas historique de la province de Languedoc a été conçu comme un outil de recherche dont l’objectif est de donner une représentation fine de la réalité languedocienne, qui puisse faire éclore des idées et servir de point d’appui aux investigations futures, mais il pourra également être utile à un public plus large qui, sans être partie prenante de la recherche universitaire, s’intéresse à l’histoire en général et à la province de Languedoc en particulier. L’atlas se veut précis puisqu’il est construit à l’échelle des communautés d’habitants ou des communes, mais il englobe aussi un territoire assez vaste pour prétendre rendre compte, au moins en partie, de la complexité du processus historique. C’est un instrument évolutif, qui grandira au fur et à mesure de l’avancement des recherches.
Le Languedoc tire son nom de la langue que parlaient ses habitants depuis le IXe siècle, dans une aire qui englobe toute la moitié sud de la France, de la Gascogne à la Provence, avec pour bastions septentrionaux le Limousin et l’Auvergne. Le présent atlas porte sur un territoire nettement plus restreint : celui où s’est constitué le comté de Toulouse, puis le « pais de la Languedoc », dont les limites à l’époque moderne sont devenues grosso modo celles du ressort du parlement de Toulouse. La formation de ce territoire fera l’objet de la première partie. L’atlas se concentrera ensuite sur un espace encore plus étroit : la province de Languedoc proprement dite, telle qu’elle a existé du milieu du XIVe à la fin du XVIIIe siècle et que caractérisent son assemblée des États, sa cour des Comptes, Aides et Finances de Montpellier et ses deux généralités de Toulouse et Montpellier réunies sous l’autorité d’un gouverneur et d’un intendant.
Afin d’éviter des allers-retours incessants entre le texte et l’image, des commentaires succincts ont été portés directement sur les cartes. Le lecteur soucieux d’en savoir plus, ou de mieux appréhender la continuité historique, pourra avec profit se reporter aux textes d’accompagnement. L’échelle indiquée sur les cartes vaut pour un format A4 et peut être un peu faussée si les dimensions de l’écran utilisé sont différentes. Il est possible d’agrandir les cartes en faisant Control + (sur PC) ou Pomme + (sur Mac).

Première partie : La genèse du territoire languedocien

Ce parcours de 27 cartes ne saurait épuiser les détours complexes de 2000 ans d’histoire. Il s’agit seulement de tracer les grandes lignes de ce qui fut la genèse d’une organisation territoriale : celle qui sous-tend les actuelles régions Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon. Pour le Languedoc proprement dit, les personnes désireuses d’en savoir plus pourront avec profit lire en annexe une synthèse sur l’Histoire du territoire languedocien.

Deuxième partie : Un regard sur le Languedoc à la fin de l’époque moderne (XVIIe-XVIIIe s.)

La deuxième partie de l’atlas est consacrée au Languedoc, à l’époque que les historiens appellent « moderne » (XVIe-XVIIIe s.), et plus précisément des dernières années du XVIIe s. à la fin du XVIIIe. C’est le moment où la connaissance du territoire devient une préoccupation constante pour les administrateurs de la province que sont l’intendant, principal représentant du roi, et les Etats de Languedoc, émanation de la province elle-même. Les sources utilisées ici sont celles dont ils disposaient. Elles doivent être interprétées avec précaution, car elles n’ont pas la précision et la justesse revendiquées par les statistiques des siècles plus récents, mais elles n’en tracent pas moins un tableau cohérent de la province, dont la cartographie met en évidence les principaux caractères. Certes, les élites languedociennes du début du XVIIIe siècle ne disposaient pas encore d’un fond de carte aussi précis que celui que nous utilisons ici, mais leurs efforts pour y parvenir furent constants et à la veille de la Révolution, ils auraient pu sans difficultés tracer les cartes que nous présentons2. Le lecteur trouvera en annexe un tableau des Sources de la deuxième partie.
Le plan suivi est celui-ci :
1. Le relief, auquel nous avons superposé les limites des diocèses civils, qui constituent la division administrative intermédiaire entre la province et les communautés.
2. La population par communautés, au début et à la fin du XVIIIe siècle (il n’est pas possible de la connaître de manière aussi complète avant cette période), et son évolution entre ces deux termes.
3. La production agricole évoquée à partir de données qui sont, il ne faut pas le cacher, les plus imprécises de tout le corpus.
4. Le commerce.
5. La production textile, essentielle pour l’économie du Languedoc, seulement évoquée ici car elle fera l’objet d’une partie entière de l’atlas.
6. La fiscalité.
7. Les catégories sociales.
8. Le clergé.
9. La noblesse.
10. Les protestants.
11. L’organisation administrative et judiciaire.
Un tableau plus fin du regard et de l’action des États de Languedoc sur le territoire provincial fera l’objet d’une publication ultérieure, quand la base de données de leurs délibérations, élaborée au sein de l’équipe CRISES, aura été complètement analysée. Les données de cette base seront publiées prochainement sous forme de CD-Rom.
Par ailleurs, Didier Catarina travaille à l’élaboration d’un autre CD-Rom qui fournira au lecteur une cartographie complète des justices seigneuriales languedociennes, avec un index décrivant chacune d’elles et donnant les noms de leurs seigneurs et de leurs juges.

Remarque sur le fond de carte :

Le fond de carte utilisé est composite : pour le Languedoc proprement dit, c’est celui des communautés d’habitants, fruit d’un long travail d’investigation dont les résultats ont été publiés pour la première fois en 1989 dans le Bulletin de la Société languedocienne de Géographie, n° 1-2 ; quant à la Guyenne, pour lequel le même travail n’a pu être accompli, il s’agit simplement du fond des communes actuelles. Un texte d’accompagnement retrace la Genèse des fonds de carte et les sources qui l’ont inspirée.
Pour la période antique comme pour la période médiévale, pour lesquelles il n’existe aucun document cartographique original, on peut se poser la question de la pertinence d’une représentation cartographique. Le débat sur ce sujet est conduit par Jean-Loup Abbé dans un texte portant spécifiquement sur Les cartes du Languedoc médiéval.

Élie Pélaquier
Montpellier, mars-juin 2009

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1 R. Lafont, Petita istòria europèa d’0ccitània, Canet, 2003, p. 18.

2 Françoise Pellicer, « Portrait du Languedoc à la fin de l’Ancien Régime (cartographies et paysages) », Liame, 15-16, 2005, 324 p. retrace l’histoire de la cartographie de la province de Languedoc.

Dernière mise à jour : 12/07/2024